Le pari d’une montagne Zéro Déchet : un engagement de longue date du fonds Génération Montagne

Depuis plusieurs années, le Fonds Génération Montagne accompagne et soutient durablement les initiatives structurantes qui façonnent la transition écologique en montagne. L’une des plus emblématiques est sans doute celle portée par l’association Mountain Riders, véritable fer de lance du changement environnemental en altitude. À l’aube de ses 25 ans, l’association intensifie son action avec un projet ambitieux, partagé et soutenu dès ses origines par le Fonds Génération Montagne : atteindre le zéro déchet sauvage en montagne d’ici à 2030.

Une philosophie partagée : sensibiliser sans moraliser

Mountain Riders n’est pas une association environnementale comme les autres, et c’est sans doute ce qui a séduit Génération Montagne dès le départ. Ensemble, ils partagent une même vision : celle d’une écologie positive, mobilisatrice, ancrée dans le concret. Depuis sa création, Mountain Riders place la joie de faire et la cohérence d’action au cœur de son approche. « Sensibiliser sans moraliser » est devenu un véritable mantra.

Grâce à une pédagogie active, des campagnes participatives et une dynamique de terrain renforcée par l’appui stratégique de Génération Montagne, l’association a su mobiliser depuis plus de deux décennies des milliers de citoyens, de jeunes, de professionnels et d’élus autour d’un même objectif : préserver le vivant en montagne. Aujourd’hui, cet engagement se traduit par trois projets structurants :

  • Montagne Zéro Déchet, à la fois campagne de ramassage, démarche scientifique et levier de formation, soutenu par le Fonds Génération Montagne.
  • Flocon Vert, un label de transition écologique pour les destinations touristiques de montagne,
  • Et une série de programmes de sensibilisation menés sur le terrain, en direction de tous les publics.


Une réalité scientifique : le déchet sauvage ne provient pas que du tourisme

Depuis 2019, Mountain Riders complète ses campagnes de ramassage par une caractérisation fine des déchets, en lien avec l’association MerTerre. Cette approche scientifique, reconnue par le ministère de la Transition écologique, a permis d’apporter une vision objective et chiffrée de la pollution en montagne.

Contrairement aux idées reçues, les déchets sauvages ne sont pas uniquement le fruit du comportement des touristes. Près de la moitié d’entre eux provient directement des activités professionnelles de la montagne : domaines skiables, restaurateurs d’altitude, promoteurs, commerçants ou encore écoles de ski. L’autre moitié, quant à elle, émane des habitants, randonneurs ou visiteurs


« Tous les acteurs sont concernés. Ce n’est pas une question de pointer du doigt, mais de fédérer pour agir ensemble », explique Emilie Maisonnasse, responsable du projet Montagne Zéro Déchet.

Montagne Zéro Déchet : une ambition réaliste, portée collectivement

C’est sur la base de ce constat qu’a été lancée la Charte nationale « Montagne Zéro Déchet Sauvage à l’horizon 2030 », co-construite par plus de 20 syndicats professionnels et associations d’élus. Signée en mars 2023, cette charte fixe un objectif mesurable, partagé, mobilisateur : éliminer totalement les déchets sauvages en montagne d’ici sept ans.

L’initiative a rapidement fédéré les grands acteurs du secteur, parmi lesquels Domaines Skiables de France, le Syndicat National des Moniteurs de Ski Français. Tous s’accordent pour affirmer que la montagne, en tant que berceau du cycle de l’eau, a une responsabilité écologique majeure. « Si la montagne devient propre, c’est l’ensemble des territoires en aval qui peuvent bénéficier de cette dynamique », rappelle Emilie. « Nous sommes en amont, nous pouvons être les premiers à devenir totalement vierges de pollution sauvage. »

Former, transmettre et autonomiser les acteurs de terrain

Grâce au soutien du Fonds Génération Montagne, Mountain Riders ne se contente pas de constater : elle agit. L’association organise des rencontres nationales et par massif (Alpes du Sud, Pyrénées, etc.) combinant sessions plénières, retours d’expériences et formations à la caractérisation des déchets.

Le modèle est clair : former les acteurs locaux pour qu’ils deviennent eux-mêmes autonomes dans l’organisation de campagnes de ramassage et d’analyses. En 2023, plus de 50 % des opérations ont été menées sans l’intervention directe de Mountain Riders.

Cette démultiplication des compétences permet d’accélérer le passage à l’action et d’assurer une pénétration du message à l’échelle nationale, grâce au relais des syndicats professionnels et à une stratégie d’essaimage éprouvée.

Montagne Zéro Déchet : une trajectoire claire, jalonnée jusqu’en 2030

La charte ne se contente pas d’un objectif lointain. Des jalons intermédiaires sont fixés : en 2026, on espère une réduction de 40% des déchets sauvages. Ce suivi s’effectue grâce au programme Adopte un spot, qui mesure la progression site par site, année après année.
Au-delà de 2030, le projet vise également à changer durablement les comportements, les modes de consommation, de production et de gestion des déchets.

Un objectif olympique… et au-delà

L’échéance de 2030 prend tout son sens avec la désignation des Alpes françaises comme hôtes des Jeux Olympiques d’hiver. Une opportunité unique pour montrer l’exemplarité des territoires de montagne, leur capacité à s’unir et à bâtir une dynamique écologique pérenne.
Mais Mountain Riders va plus loin que les symboles : « Les Jeux sont un levier, pas une finalité. Ce projet vise à inscrire des réflexes durables dans l’ADN des stations, des entreprises et des visiteurs. »

En mettant en œuvre une stratégie fondée sur la co-construction, la responsabilisation et l’intelligence collective, Mountain Riders démontre que la montagne peut devenir un territoire pionnier de la transition écologique.
Il ne s’agit plus de faire pour, mais de faire avec. De fédérer plutôt que culpabiliser. Et d’agir non pas pour une image, mais pour un avenir.

Des outils complémentaires pour une transition globale

Au-delà de l’ambitieux objectif « Montagne Zéro Déchet », Mountain Riders déploie également d’autres leviers pour impulser une transformation durable des territoires d’altitude. Le label Flocon Vert, développé par l’association, constitue un cadre structurant pour accompagner les stations dans leur démarche de transition. Reposant sur des critères exigeants, coconstruits avec des experts et les acteurs de la montagne, ce label engage les destinations dans une amélioration continue, en valorisant les bonnes pratiques et en favorisant leur essaimage à l’échelle nationale et internationale.

En parallèle, Mountain Riders mène chaque année une diversité de programmes de sensibilisation sur le terrain, à destination de tous les publics. Scolaires, élus locaux, professionnels du tourisme ou simples randonneurs sont conviés à devenir des ambassadeurs du changement. Grâce à une pédagogie active, des animations participatives et un ancrage territorial fort, ces actions contribuent à faire émerger une culture commune de la protection de la montagne, bien au-delà du simple geste de ramassage.

Partenaire de longue date de l’association Mountain Riders, le Fonds Génération Montagne joue un rôle clé dans l’accompagnement de la transition en montagne, en soutenant les projets structurants comme « Montagne Zéro Déchet ». Au-delà de cet appui financier et stratégique, Génération Montagne agit également comme accélérateur de compétences, en accompagnant la formation des acteurs de terrain : élus, professionnels, jeunes engagés… autant de relais indispensables à la réussite des transformations en cours.